Daarakhar

Daarakhar porte les traits typiques des natifs du Désert Rouge : un visage aux lignes marquées, des pommettes saillantes et un large front. Ses yeux d'un bleu délavé, toujours mobiles, contemplent et rêvent le monde. Le vagabond ne tient pas grande importance de l'image qu'il dégage, préférant qu'on le laisse tranquille en l'imaginant dangereux - à raison. Dans ses cheveux longs et bruns, quelques mèches emmêlées lui tombent lourdes sur les épaules. Sa barbe en broussaille remontant sur le haut de ses lèvres ne dévoile de sa bouche qu'une mince ligne qui semble éternellement close.
De constitution solide, Daarakhar en impose par sa musculature soutenue par un entraînement quotidien, bien loin de son corps d'adolescent longiligne plus caractéristique des nomades. Il a la peau dure et tannée par le vent et le soleil.
L'homme s'habille d'un empilement de tissus fins et sombres, se recouvrant d'une large cape miteuse. Il traîne toujours avec lui un bâton, qu'il transforme en lance si nécessaire en emmanchant un fer qu'il garde dans sa ceinture.

Son entrée dans les auberges fait quelques fois taire les conversations, le temps d'analyser la menace qu'il représente, avant qu'elles ne repartent, plus discrètes. Il lui est arrivé de se faire refouler par des tenanciers sentant les grabuges venir. Daarakhar ne conteste pas et s'en va plus loin. Quoiqu'on en pense, l'homme est pacifique et recherche peu la querelle. Il garde dans ses poings fermés de vieilles colères qu'il déchaîne violemment aux moments opportuns, jamais sur les femmes ni les enfants. Il est plutôt du genre protecteur envers les plus faibles, même s'il préfère ne pas se mêler de ce qui ne le regarde pas. Il a une forte résistance à la douleur et sait se bagarrer avec ses poings.
Silencieux et taciturne, Daarakhar est difficile à approcher, mais pas sauvage. Il a développé une grande méfiance des autres et du monde. Pourtant, il lui arrive souvent de baisser sa garde à la vue des beautés de la vie.
Il ne s'attache pas aux gens, vit simplement, reste libre et solitaire longtemps. Il a néanmoins l'esprit de la communauté qui prime sur l'individualité : un homme seul meurt dans le désert. Il parcourt les chemins, proposant ses services contre gîte et couvert, sans trop s'attarder dans un même endroit.
Il est de nature curieuse, parfois naïf et influençable en raison de ses connaissances limitées.

Son Don
Aucun.

Attributs
Force : 8 ; Constitution : 9 ; Dextérité : 5 ; Intelligence : 6 ; Force Mentale : 6 ; Charisme : 8

Histoire
Daarakhar est né et a grandi dans une oasis au sud-est du Désert Rouge. Là-bas, les oasiens veillent sur l'oasis, qui veille sur les palmiers, qui veillent sur les orangers, qui veillent sur les fèves, qui veillent sur les oasiens dans un cycle immuable. Il était le fils de personne et de tout le monde, enfant du village, nourrisson du désert.

A cinq ans, le garçon grimpait en haut des dattiers, creusait les seguias et déchirait des palmes pour en faire flotter les morceaux et suivre leur périple le long des cultures. Il dormait n'importe où, rentrait chez n'importe qui, mangeait avec qui l'invitait, jusqu'à ce que Nassim le prît avec lui pour courir les routes caravanières. Ainsi commença sa vie de nomade. Il avait alors huit ans.

Élevé par les habitants de l'oasis, éduqué par Nassim et le désert. Le premier était très permissif, l'autre n'autorisait aucun pas de côté. Nassim a été ce qui se rapproche le plus d'un père. Il lui a appris à monter, voir les vents du désert, vérifier les harnachements des bêtes et botter le cul aux commerçants foireux. Daarakhar lui a pris beaucoup de traits de sa personnalité qu'il a admirée.

Du Désert Rouge aux plaines du Vent d'Or, le jeune homme a conduit des convois dans tout Dunhahan. A cette époque, il en connaissait surtout les routes caravanières et s'en est peu éloigné. Il n'a jamais apprécié se retrouver près des Montagnes Gelées, là où ces roches immenses cachent l'horizon.

Un jour, l'une des caravanes transporta avec elle une fille d'amour qui lui fit découvrir et se découvrir. Daarakhar en tomba éperdument amoureux. Elle l'entraîna au-delà des collines du désert et l'enferma à Ventrvert, où elle disparut un matin sans laisser de trace autre que le souvenir amer de ses lèvres sur ses lèvres.

Daarakhar fut battu. Daarakhar dut se battre lui aussi, dans des combats clandestins qui réunissaient bon nombre de roturiers avides d'argent, de quelques nobles avides de sang. Ainsi commença sa vie d'esclave. Il avait alors dix-sept ans.

Le jeune homme se libéra de ses chaînes six ans plus tard, s'enfuyant à l'insu de son maître. Troublé par des années de sévices et de violences, il entama une marche infinie dans tout le continent, éternel inconsolable de ses peines d’antan. Ainsi commença sa vie de vagabond.